Il faut (urgemment) que j’aille chez le coiffeur

Ça fait un moment que je ne suis pas allé me faire raccourcir les tifs, et en ce moment je suis (je le confesse) un rien hirsute.
Mais bon, je vais finir par trouver le temps d’y aller, et puis de toutes façons j’ai fait le pari (on devrait jamais faire des paris) de me raser la tête en août.

En attendant, en attendant, donc, je suis un rien hirsute, c’est vrai.

Peut-être est-ce pour ça qu’hier soir, lors d’une vente aux enchères de photos (des autoportraits au Lumix GF1), dans une prestigieuse salle des ventes parisienne, une jeune femme ravissante qui travaille pour notre agence de pub, s’approche de moi l’air gêné et me dit : « Luc il faut que je te parle, on est tombé sur un truc bizarre à propos de toi »

« Damned » me dis-je, en essayant de conserver mon flegme légendaire, tout en repassant en revue à vitesse stratosphérique l’amas considérables d’excès que la morale réprouve qu’on pourrait à bon droit me ressortir et me brandir sous le nez d’une poigne vengeresse… je suis donc refait. Est il préférable d’avouer tout de suite, ou vaut-il mieux dénéguer en attendant une meilleure idée ?

« Voui ? c’est quoi ? » me risquais-je en m’attendant au pire, et à ce moment-là, en voyant la saturation du rose des joues de mon interlocutrice monter en flèche, je me dis que ça doit être grave.

« Tu travailles à côté parfois ? ».. embraye-t’elle « Elle est dingue » pense-je alors, quand bien même le voudrais-je, mon planning de ministre africain ne m’en laisserait pas le loisir, et puis, pourquoi elle me demande ça, elle ? En quoi ça la regarde ?

À ce moment là, se dirige vers nous deux d’un pas nonchalant un des responsables de ma boite, avec les joues aussi rouges que celles de mon interlocutrice, et là je me dis, que la vie est injuste. Après une demi-vie (soyons juste, plutôt deux tiers de vie) consacrée à des excès de toute sorte, je vais tomber au champ de déshonneur à la suite d’un malentendu, parce que forcément il s’agit d’un malentendu.

Mais bon, périr pour périr j’aimerai au moins comprendre, et au moment où je m’apprêtais à suggérer à mon interlocutrice de bien vouloir m’indiquer de quel forfait je me suis supposément rendu si terriblement coupable… elle prend les devants « c’est pour le marabout »…devant mon air ahuri (lorsque je prends l’air ahuri, on voit vite que ce n’est pas un rôle de composition, je suis le meilleur, le prince des ahuris, l’empereur de la bouche béante, le Dieu des yeux écarquillés), elle précise en gagnant encore un zeste de saturation (à ce moment là nous frisions le grenat).. « On a vu le flyer »..

« Euh.. le fly.. flyer ? » bégayes-je (lorsque je bégaie je ne suis pas mauvais non plus), je regarde les ors de cette salles des ventes, le public aisé et généreux qui séduit par les pitreries du maitre-priseur achète à bon prix les photos (c’est pour une bonne cause, le pognon sert à permettre à des gamins de se faire opérer du cœur).. et je me dis que tout ça est surréaliste, que je vais me réveiller et réaliser que je suis à la bourre et que j’ai loupé cette fichue vente aux enchères.

« C’est quoi ce flyer ? » tout en virant à l’écarlate, mon interlocutrice se penche vers moi comme pour s’assurer qu’aucune oreille indiscrète ne capte ce qu’elle va me dire « le marabout médium… »
Et là d’un seul coup ça me revient..

Flash-back….

Il y a environ 6 ans de ça, à l’époque d’un de mes sites précédents (audioblog.fr) j’avais mis en illustration de réponse à un commentaire une image générée par megabambou.com, l’excellent magabambou.com, un des zilliards de générateurs de grosses blagues, et dont un exemple illustre cette note.
6 ans plus tard, cette image refait surface, je ne sais pas trop comment (entre temps, Google au poing, j’ai retrouvé deux sites qui l’ont publiée parmi lesquels un site.. de voyance…).

Cette mésaventure-anecdote fait réfléchir cela dit. Sur internet tout est vrai (c’est encore pire qu’à la télé) et si on me ressort l’air grave, la joue rose foncé et le sourcil dubitatif toutes les con.. eries que j’ai énoncées depuis une quinzaine d’années, je suis mal.. très mal….

En attendant, faut que j’aille me faire couper les tifs, j’ai trop une tête de marabout moi….

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