Je lis ce matin (en ligne) dans libé que « Libération publie une pétition qui s’élève contre l’apparition de «statistiques de la diversité» en France. »
S’en suit un texte qui commence par l’ésotérique « L cains riposte » je ne sais pas qui et ce « L Cains », mais je sais que décidément il faudrait arrêter de penser que publication en ligne et SR sont des concepts incompatibles.
Impossible de mettre la main sur la susnommée pétition d’ailleurs.
Je me suis arrêté sur ce papier parce que la notion de statistique ethnique m’a fait sourire.
Sur le principe je serais plutôt pour, dans la vraie vie (et le papier de Libé n’en tient nul compte) je ne vois pas trop comment ça pourrait être possible (enfin sauf à aller comptabiliser uniquement les 100% maliens, chinois de pur souche et autres non mélangés qui ne doivent pas être légion).
Il me semble que le problème de la « divers citées » c’est le métissage (abomination pour les uns, chance pour les autres deux conceptions aussi grotesques l’une que l’autre, je crois que je préfère la première qui à la mérite d’être moins hypocrite).
Je serais curieux de savoir comment on va mettre en chiffres les mélanges.
Moi qui vous parle par exemple, je suis à moitié noir à moitié stéphanois, quelle est la moitié prégnante… je serais bien en peine de répondre. Sur le plan de la religion je suis catholique mais sur le plan de la colorimétrie je suis douteux, bref, le sondeur qui viendrait me mettre en chiffres à intérêt à aimer la bière, parce que l’échange risque de durer un brin.
Ceci étant cette approche qui n’ose pas dire son nom,(parce que si Libé parle de « statistique ethnique » il s’agit en fait et Libé le sait parfaitement, de statistiques touchant à la couleur, à la religion ou à la différence culturelle, les notions ethniques n’ayant pas grand chose à voir là dedans), constitue en creux une bonne photographie du ravin qui sépare l’idéal républicain (tous pareils) de la réalité des choses (« Amehd, immigré de quatre vingt douzième génération…. ») .
Il est un peu navrant de voir un quotidien qui se veut moderne, se vautrer dans la propagation de ces représentations éculées.