Reflexions sur le syndrome Hulot

Le syndrome Hulot me gène un peu aux entournures et mêmes si ce n’est pas très « politically correct » en ce moment j’ai le plus grand mal à adhérer à ce que je ressens comme une gigantesque campagne marketing.
Première chose qui me gêne, le « signez mon pacte ou je me présente aux élections » qui franchement est au choix d’une naïveté confondante ou d’un cynisme rare.
Lorsqu’on est au zénith de la popularité dans les sondages, lorsqu’on surfe sur une vague très tendance (l’écologie), imaginer qu’un politique va refuser de sauter dans ce wagon porteur peut faire sourire. D’autre part « ou je me présente » suppose que si jamais les politiques signent, Nicolas Hulot ne se présentera pas, or la conviction sans l’engagement politique , jusqu’à plus ample informée, c’est juste.. de la conviction.

Résultat prévisible, Nicolas Sarkozy et François Bayrou (entre autres) ont signé ce pacte.. qui ne les engage à peu près à rien, Ségolène Royal ne l’a pas encore fait mais gageons que cela viendra. Le seul chiffre qui figure dans les « 10 propositions » est une date : 2050 quant aux « 5 propositions » elles sont tellement vagues que le moins écologique des candidats pourra les mettre en œuvre sans que cela ne l’engage à grand-chose.
La plus représentative est la « taxe carbone », en France, la part des taxes représente environ 67% pour l’essence, et 60% pour le gasoil, je doute fort que rajouter quelques pour cent pour la « taxe carbone » ait quelque effet sur la consommation (au-delà de la pénalisation des ménages les plus pauvres). Cela ressemble très fort à la CSG, sauveuse pressentie de la Sécu en banqueroute ou mieux encore à la célébrissime vignette auto, dont chacun sait à quel point elle a enrichi les personnes âgées.

En résumé le « syndrome Hulot » me fait fortement penser à la rubrique « développement durable » qui fait si chic dans les rapports annuels de grandes sociétés ou encore au « sciences de la vie » qui désormais sert à désigner l’industrie chimique dans les campagnes publicitaires.

J’ai la sensation que cette opération va à l’exact encontre de son intention affichée (sans doute sincère). Au lieu d’infléchir la démarche des candidats, elle revient à décerner un brevet de « bonne conscience écologique » à tout candidat qui en fait la demande. Lecture ironique du pacte ? un simple exemple : ce pacte ne prévoit aucun rendez-vous pour le contrôle, la mesure et la vérification de la bonne mise en oeuvre concrète de ces résolutions.

L’écologie c’est exactement comme le « partage des richesses », ou la « paix entre les peuples ». Tout le monde est pour, tant que ça n’engage à rien. Le problème c’est que la mise en œuvre de ces excellentes résolutions se heurte à la réalité économique, point à partir duquel les motivations se délitent, mais lorsqu’on en arrive là, l’heure des slogans électoraux est tellement loin derrière que plus personne n’y songe.

Pendant ce temps la sphère médiatique fait de Nicolas Hulot une idole, tout d’abord sans doute parce qu’il est issu de son sein et ensuite surtout parce qu’avoir un regard critique sur quelque chose qui porte l’étiquette « écologie « en ce moment, il est vrai que ça n’est pas très dans l’air du temps (sauf s’il s’agit des Verts, mais ils sont tellement doués pour se couler tous seuls que les bousculer relèverait du mitraillage d’ambulance).

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